L’écriture de soi...

Publié le par Angela

 
     oiseau-protection.jpg         Expression de soi, le journal intime est souvent tenu secret.
De nombreuses diaristes déclarent avoir détruit leurs cahiers, une fois passées certaines étapes de leur existence.
Beaucoup,  affirment ce secret nécessaire.

 

Mais un secret, cela se partage : ce dialogue avec soi-même est souvent écrit pour être lu par un ou une amie intime, réelle ou fantasmée. Et il peut arriver que le journal nous survive.

 

La jeune Anne Franck, contrainte à rester enfermée dans une maison où sa famille se cachait des nazis, écrivait en 1942 :

 

« Je n’ai pas d’amie, je désire que ce journal personnifie l’Amie ».

 

Elle avait par ailleurs conscience d’écrire une œuvre littéraire qui serait publiée. Son talent d’auteur et la tragédie que vécut cette adolescente (décédée en camp de concentration en 1945) fit de son journal un chef-d’œuvre de littérature.

 

Ce n’est bien sûr pas le cas de tous les écrits de l’intimité, loin s’en faut.

 

Et pourtant, n’y-a-t-il pas dans chaque écriture une tentative inavouée de faire littérature ?

 

Partie à la rencontre de ces écrivains anonymes qui publient souvent à compte d’auteur, Marie-Laure Le Bail a étudié les pratiques d’écriture à Riverac, petit village des Cévennes. (Ecrire à Riverac)

 

La Titounette (aujourd’hui décédée)  avait transformée son atelier de couturière

en « atelier de rimes » où elle apprenait aux femmes du village

« la manière de faire des terminaisons ».

Marie-Louise s’échappe de son hôtel-restaurant pour aller écrire dans son atelier de peinture. Daniel, ancien instituteur et maire du village, est poète à des moments perdus. Raoul, ancien prêtre, prépare un roman historico-religieux…

 

Au-delà de leur diversité, ces habitants de Riverac déclarent tous ne pas écrire

pour « faire une œuvre », même si chacun surveille attentivement la vente de  ses productions. Ils se disent plutôt investis d’une mission de mémoire envers la petite communauté villageoise. Mais aussi, la connivence qui s’est établie parmi les habitants dans leurs activités d’« écrivains du dimanche » leur donne  la sensation de sortir de la vie ordinaire…

 

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