Bonheur de la victoire sur soi-même…

   Le Divin Maître arracha de la sécheresse du désert, du soleil implacable, du froid de la nuit étoilée, du sable et des cailloux, de l’eau des oasis, l’essence même du Bonheur. Cette essence-là c’était son pouvoir d’incorruptibilité face à la tentation de l’éphémère, donc du monde.

De savoir qu’en lui brûlait un feu qui valait celui de tous les soleils de l’univers, feu qu’il pouvait partager à sa guise, donnait une valeur suprême à son Bonheur d’être ce qu’il avait été, ce qu’il est et ce qu’il sera toujours.

Et ce Bonheur avait un pouvoir de diamant. Il était inentamable et de plus il se régénérait dans sa consumation. Bonheur de pouvoir dire non au Tentateur et de réduire à néant ses tentatives.

Le Divin Maître n’avait pas assez de toute sa poitrine pour contenir un tel volcan d’amour et de force, mais il y avait suffisamment d’espace dans son cœur pour témoigner de son immensité.

Le Tentateur s’épuisait à lui proposer de fabuleuses royautés qui se brisaient successivement sur les remparts de son refus. Et plus celui-ci voyait le Divin Maître prendre prise dans sa gloire, plus il s’affirmait, car le Démon cherche toujours à se nourrir de ce qui lui est refusé. Celui-ci était le temps et, comme lui, il passa sans pouvoir emporter l’Intemporel.

Par sa parole et ses actes, le Divin Maître sema dans les cœurs qui voulurent le recevoir toutes les semences du Bonheur dont une seule, retenue et entretenue, peut rendre riche et habitable le plus misérable et le plus dépeuplé des hommes. Et ce Bonheur-là il le distribua aux hommes d’une façon douce et forte à la fois, selon le tempérament de sa foi, et ceux qui le reçurent devinrent Lui en eux-mêmes et eux-mêmes en Lui.

C’est ainsi qu’ils s’aperçurent que le Bonheur

c’est de vivre à la source même de l’essence de la Vie…

Que ton âme soit la Vie de l’Amour.

Que ton âme soit l’espace de prédilection du Bonheur...